Vous avez dit féministe ?

 

 

Jusqu'à mes récentes mésaventures qui ont participé à la naissance de ce blog, je n'avais du féminisme, qu'une vision caricaturale, qui se limitait à « Agrippine » de Claire Bretecher. J'étais consciente de ce que ma génération devait à la précédente, en terme d'avancées sociales pour les femmes, mais  ne me sentais pas très concernée par les combats du moment. Pourtant, dans le cadre de mes fonctions de DRH, j'avais plusieurs fois mis le doigt sur des inégalités de salaires manifestes entre les hommes et les femmes, mais toutes les fois que j'en avais fait état à mes patrons -toujours des hommes-, il m'était répondu qu'on ne comparait pas des postes équivalents. Réponse facile…

 

Puis, sont arrivées les réflexions sur la maternité et la difficulté à poursuivre une carrière, en prétendant que rien n'a changé. Certes, devenir mère rend plus riche, émotionnellement parlant, plus responsable, c'est incontestable, plus organisée, c'est inévitable, mais aussi plus fragile, plus vulnérable et plus préoccupée par des contingences matérielles, dont on se vantait quelques mois plus tôt, qu'elles n'affecteraient jamais la qualité de notre travail. Mais comment être concentrée sur ses dossiers, quand on n'arrive pas à joindre le pédiatre et qu'on a laissé son enfant chez la nourrice avec 39°  ?

Pourquoi me suis-je sentie coupable quand j'ai dû annoncer à mon patron que je devais me reposer sinon j'allais perdre mon bébé ?

 

Pourtant, les hommes ne semblent pas prêts à envisager une société sans enfant, mais dès qu'on touche à l'entreprise, le sujet devient délicat, tabou et on en vient à se demander si le chef d'entreprise ne regrette pas d'avoir choisi une femme, encore en âge de donner la vie… La parité Hommes Femmes en entreprise n'a de valeur que si la femme s'efforce de faire oublier qu'elle est femme...